Accepter, c'est permettre l'action

La semaine dernière, nous avons vu que vous aviez le choix, face à une situation qui ne vous convient plus, de subir, accepter, transformer ou quitter, et nous avons vu ce que subir veut dire. Si vous n’avez pas lu l’article, nous vous en recommandons vivement la lecture avant d’entamer celle-ci : https://www.blast-online.com/blog/vous-avez-le-choix
Aujourd’hui, il est possible que vous ayez décidé de ne plus subir. Et pour cela, il faut commencer par accepter.

ACCEPTER, ce n’est ni subir ni renoncer. C’est simplement reconnaître que les choses sont. Leur faire de la place, leur permettre d’être là où elles sont déjà, et diriger l’énergie au bon endroit, pour ne pas la gaspiller en vain.
C’est-à-dire se battre pour qu’elles changent, et non se battre contre l’idée qu’elles sont telles qu’elles sont.
Derrière l’acceptation, il y a l’idée de renoncer à cette illusion que la vie est « juste ». Elle n’est ni juste ni injuste. La vie ne s’évalue pas de cette façon-là. Elle vous propose (hasard, nécessité, destin, peu importe) un certain nombre de circonstances, d’épreuves, d’obstacles, qui sont. Il est inutile et nuisible de passer son temps à se lamenter sur les choses, à l’aide du fameux « si seulement » qui ne sert à rien, si ce n’est à se condamner à l’immobilité. Le « si seulement » permet de se déresponsabiliser et de renoncer à l’action. Il est un des moteurs des idées qui tournent en boucle quand vous subissez une situation. "Si seulement j’avais décroché ce client, si seulement j’avais eu – ou pas eu – d’enfants, si seulement j’avais pu acheter cet appartement, si seulement on avait pu soigner ma mère, si seulement je m’entendais mieux avec mon patron, si seulement j’arrivais à arrêter de grignoter/fumer/boire, si seulement j’avais vu avant comment ça allait tourner"…

Vous sentez, vous savez au fond que ce mode de réflexion ne fait que retourner le couteau dans la plaie et ne produit rien.
Et justement, accepter, c’est permettre l’action.

Comment agir sur quelque chose quand on passe son temps à espérer que cette chose ne soit pas ? Comment construire, comment aller de l’avant, quand toutes vos pensées sont dédiées à chercher à effacer la réalité présente et bien souvent passée ? Ce terrain flou ne permet pas l’élan, le rebond, il ressemble plutôt à des sables mouvants dans lesquels vous vous enfoncez.

Si au contraire vous acceptez comme un fait neutre, par exemple, que d’une part vous êtes dans un environnement professionnel toxique, qui vous rend profondément malheureux, mais que d’autre part vous ne pouvez pas vous permettre financièrement de quitter votre job sans en avoir trouvé un autre, vous pouvez vous mettre activement en recherche, avec un esprit état d’esprit positif qui consiste à décider de prendre votre destin en main. Vous vous présentez aux entretiens plein de cette belle énergie et convainquez facilement.
Au contraire, si vous n’acceptez pas la situation, vous passerez votre temps à protester (intérieurement) contre votre hiérarchie ingrate et vos trop faibles économies, avec l’étrange espoir que le destin vous entendra et que justice sera faite sans que vous n’ayez rien à faire de votre côté, comme si y penser en boucle pouvait modifier la réalité. Ainsi, vous ne passez jamais à l’action, et votre humeur chagrine découragera ceux qui pourraient avoir l’idée de vous proposer un job.

 A votre décharge, l’esprit humain est ainsi fait et cela demande beaucoup de rigueur de passer de subir à accepter (toujours ce sentiment que c'est injuste qui nous bloque ).
Alors pour vous y aider je vous suggère, pour chaque situation que vous subissez, de vous poser les questions suivantes:

1-    Depuis combien de temps est-ce que j’ai ce comportement (mois, années ?)

2-    Combien de temps par jour est-ce que je passe à retourner cette vision dans ma tête (si seulement, c’est pas juste, oui mais…) ?

3-    Ces pensées m’ont-elles été utiles ? M’ont-elles permis de faire évoluer les choses ?

4-    Qu’est-ce que ça m’a coûté d’abriter de telles pensées (stress et ses compagnons habituels : addictions diverses, mauvais sommeil, maladies chroniques)

5-    Quand je laisse ce type de pensée/comportement guider mes actions, dans quelle direction est-ce que cela me mène ?

6-    Est-ce que ce comportement/ces pensées m’aident à être la personne que je veux être ?

 Vos réponses doivent vous permettre de « défusionner » avec ces pensées et de commencer à en envisager d’autres. Notez à nouveau l’intensité des pensées qui accompagnent ce comportement. Elle a dû baisser.
Si c’est le cas, il est temps de concevoir une nouvelle pensée, qui sera à l’origine d’un nouveau comportement, plus productif.
Par exemple : « j’ai de la valeur et des compétences et je peux aller les proposer à d’autres entreprises ».
Notez-le degré auquel vous adhérez à cette pensée, sur une échelle de 1 à 7 ( 1 = j’y crois pas, 7= c’est vrai, je fonce). Si vous êtes plus près de 1 que de 7, il vous faut encore transformer votre attitude, passer de subir à accepter. Répétez la première étape jusqu’à y être.

L’acceptation est un pré-requis pour la transformation que je vous proposerai la semaine prochaine, alors pratiquez cet exercice autant qu’il le faudra pour être prêt !

Les programmes BLAST, et en particulier « apprivoisez votre stress » peuvent vous y aider, aller les découvrir ici :

photo: Andy Bellegarde